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Pour l'anniversaire de 82 ans de Paul Pettiaux ce 20 janvier 2021
Quelques témoignages rassemblés pour marquer l'anniversaire de 82 ans de mon père Paul Pettiaux, professeur de français passionné et passionnant qui a emmené ses élèves sur les rives toujours accueillantes de la littérature mondiale autant que dans les rues de Paris ou les scènes de théâtre belges.
Et ma contribution, moi aussi j'ai rencontré Paul ... ?
Toutes les personnes qui connaissent ou ont connu mon père Paul Pettiaux, ont partagé avec lui des moments, ont couru dans les rues de Bruxelles, Paris ou Prague pour arriver à l'heure au spectacle, l'ont écouté parler de la vie des auteurs durant des cours ou intervenir à des conférences, sont invitées à transmettre un message quelle qu'en soit la forme (texte, image, photo, son, vidéo, dessin, peinture, sculpture, collage …) pour le transmettre à Paul le 20 janvier … ou au moment où votre contribution arrivera (il n'y a pas de date limite). Avec votre autorisation, elle sera aussi postée ici.
Je vous invite à transmettre cette invitation à toute personne de vos connaissances qui pourrait être inspirée.
Merci de transmettre par email à anniversaire2021paul AROBASE pettiaux.be . Je lirai vos contributions avec attention. Merci, Nicolas Pettiaux
Éléments de biographie de Paul Pettiaux
Paul est né le 20 janvier 1939. Il est le fils de Blanche Schollaert, née en 1918 en exil en France et cadette d'une famille de 4 enfants, les 3 autres étant devenus musiciens, et de Franz Pettiaux, né en 1904 à Floreffes, géomètre-expert-urbaniste, aîné d'une famille de 2.
Paul a étudié à l'école primaire communale de Waterloo puis à l'internat du Collège Cardinal MercierCollège Cardinal Mercier à Braine L'Alleud. Ensuite, il a fréquenté l'Athénée Royal D'Uccle 1 à Uccle. Il a étudié la philologie romane et le droit (pendant 2 ans) à l'Université Libre De Bruxelles notamment avec les professeurs Roland Mortier et Chaïm Perelman avec lesquels il a développé une relation pour la vie. Pour Paul, la rencontre avec les personnes que sont les auteurs est essentielle. Il faut, pour lui, connaître la biographie des gens pour pouvoir les comprendre et approcher la compréhension de leurs œuvres. La transmission de la connaissance, du plaisir de la découverte du monde par celle de gens qui ont fait sa culture littéraire, est le but de sa vie.
Paul Pettiaux a enseigné dans les 5 écoles suivantes, qui ont toutes eu un rôle important dans sa vie
- Athénée Léon Lepage, une école du réseau de la Ville De Bruxelles, pour des remplacements durant sa deuxième licence en philologie romane,
- École Decroly, une école libre non confessionnelle de la commune d'Uccle, dont la pédagogie active, inspirée des travaux du docteur Ovide Decroly pour lequel l'observation et la description du monde doivent servir d'éléments structurant dans l'éducation et l'apprentissage, est philosophiquement très proche des idées de Paul,
- Athénée royal Riva-Bella de Braine L'Alleud (à ce moment là, dans la section qui s'appelait le lycée de Braine l'Alleud),
- Athénée Royal D'Uccle 1, retour aux sources, où il a passé l'essentiel de sa carrière.
Paul a toujours voulu transmettre à ses élèves comme à ses enfants (pas sûr qu'il fasse toujours bien la différence d'ailleurs) l'essentiel du mouvement de la vie par une fréquentation active de la culture qui se construit. Ils les a emmenés écouter des centaines de conférences, voir des pièces de théâtre (au Théâtre National De Belgique, Théâtre Jean Vilar, Théâtre De PocheThéâtre De Poche, Rideau De Bruxelles, Midi De La Poésie, Théâtre De L'Odéon, Théâtre Du Rond Point, …), des expositions, des films. Il a aussi fait venir dans ses classes des dizaines d'auteurs de toutes ces œuvres en train d'être construites essentielles à ses yeux. Ce furent par exemple André Delvaux, Jacques De Decker, Jean Van Hamme …
Pendant 20 ans, il a fréquenté avec assiduité les congrès annuels de l'association internationale des études françaises
Il a organisé ou participé de nombreux voyages scolaires, toujours l'occasion de découvrir le monde, à
- Paris en 1985, … (au moins dix fois)
Recherche des éléments de la vie de Paul
Des lieux et personnes qui comptent et ont compté pour Paul, qu'il a voulu faire découvrir. Ceci peut tout autant stimuler des souvenirs et des histoires, qu'être des éléments qui en sortent.
- pièces de théatre auxquelles Paul a emmené ses élèves (avec les lieux et les dates)
- Britannicus (Racine) au (TJV) à (LLN)
- Molière (TJV et Théatre National De Belgique (TNB) )
- Ubu Roi (TJV)
- Le Journal D'Anne Franck par la troupe de l'Athénée royal d'Uccle 2
- théatres
- théatre des tanneurs
- théatre Le Public
- Compagnie Claude Volter
- expositions
- musées
- villes
- Paris en 1985, … (au moins dix fois)
- conférences de
- professeurs
- collègues enseignants
- Renée Gossez (mathématique à ARU1)
- madame Georges (mathématique à ARU1)
- Charline Brosgol (philologie classique à ARU1)
- Pierre Grenez (histoire à Athénée Robert Catteau)
- Annie Grenez (guide au Musée Des Beaux Arts)
- Jacques Pensis (dessin scientifique à Athénée Robert Catteau)
- élèves qui ont fait des carrières artistiques ou littéraires
- Alain Leempoel (acteur)
- Walter Benjamin (auteur)
- amis d'enfance
- Marc Vokaer (éditeur)
- Marc Vainsel, pédiatre, directeur médical honoraire de l'Hôpital Saint Pierre à Bruxelles, président honoraire du fonds Houtman
Contributions
A tribute to Paul Pettiaux, par Robert Darnton
Cher Paul Pettiaux,
Un mot de loin pour vous féliciter de votre 82ᵉ anniversaire, qui réjouit vos amis parsemés partout. Vous allez franchir un cap. J’ai moi-même passé celui de 81 en mai 2020. On regarde le 80ᵉ anniversaire comme un tournant plus important, mais il me semble que chaque année est un cap à franchir ; caps après caps, nous voyageons vers un avenir inconnu, pendant que chaque année devient plus précieuse. J’espère que, pour vous et pour le monde entier, 2021 sera plus heureux que 2020. Pendant que les vaccins se répandent, on nous assure que ceux qui souffrent de “conditions préexistantes” seront préférés, mais il existe une condition préexistante chez tout le monde : c’est la mortalité. Nous en sommes conscients, nous autres qui avons 81 ans, et cette idée nous invite à jouir chaque jour des êtres et des choses simples, nos familles, nos amis, nos livres. Je vous souhaite une 83ᵉ année pleine de réjouissances.
Avec mon souvenir très cordial,
Robert Darnton,
Carl H. Pforzheimer University Professor and University Librarian, Emeritus
Harvard University
Notes de Nicolas : Robert Darnton et Paul Pettiaux ont tous les deux beaucoup travaillé avec Roland Mortier sur les auteurs du siècle des lumières.
Mon expérience de cours avec Paul Pettiaux, par Pierre Gilbert
C’est toujours avec cette expression du film « le cercle des poètes disparus » que je parle de mon expérience de cours avec Paul Pettiaux, passionnant passionné, c’est un professeur avec qui je n’ai pas eu le sentiment d’avoir « cours » mais bien de vivre une expérience intéressante, amusante, sociale, humoristique, vivante !
Merci à lui, merci à toi Paul pour ces partages animés! Bon anniversaire !
Notes de Nicolas : Pierre Gilbert est le petit-fils de l'égyptologue O IWIK Io Pierre Gilbertc IWIK IcPierre Gilbert. Le grand-père a enseigné à ARU1 dans le parc du Wolvendael dès avant la seconde guerre mondiale. Pierre Gilbert (le jeune) est le frère cadet de Jean-Philippe Gilbert, dont parle Pierre Capel. C'est un des nombreux neveux de Paul du côté Gilbert.
À mon ami Paul Pettiaux, par Pierre Jodogne
À mon ami Paul Pettiaux,
Je m’adresse à Paul comme à l’un de mes auteurs préférés. Je ne le vois et je ne l’imagine jamais que dans la compagnie de ces grands vivants dont il est à la fois le disciple et le familier.
Je le rejoins ainsi « sous de vastes portiques », où il converse sans fin, loin des bruits et des rumeurs vulgaires.
Il m’entraîne dans un parcours qui traverse les siècles, se trouvant à l’aise autant chez les anciens que chez les modernes, autant chez les païens que chez les chrétiens, autant chez les classiques sages que chez les romantiques les plus excentriques.
Avec Paul, comme avec Mallarmé, le monde est un grand livre où tout devient possible.
Qu’est-ce qu’un anniversaire ? Un jour où les amis peuvent dire à Paul qu’ils tiennent chaleureusement à lui.
Pierre Jodogne, le 20 janvier 2021
Cher Monsieur Pettiaux, par Annabelle Garcia
Cher Monsieur Pettiaux,
Voilà de nombreuses années que je remets à plus tard l’envie de vous écrire.
Il semblerait que le moment soit venu et que je ne puisse plus me soustraire à ce projet trop longtemps reporté… l’occasion de votre anniversaire, en ce temps de pandémie, est trop belle, pour être manquée.
J’ai rejoint votre classe en septembre 1986 avec impatience, excitation et un peu d’inquiétude aussi. Vous aviez déboulez dans un de nos cours de géo, en fin de 4ème,pour nous inviter à acheter un gros bouquin sur Baudelaire reprenant les poèmes des « fleurs du mal » documenté de nombreux articles de presse de l’époque. Vous nous demandiez de le lire pour la rentrée…vous n’en n’avez jamais reparlé !
En puis, depuis plusieurs années, je vous observais, déambulant dans l’athénée, avec votre infatigable veste de velours dont les poches laissaient entrevoir l’un ou l’autre, journal ou livre. Et il y avait ce couloir, votre couloir, qui au fur et à mesure que l’on s’approchait de votre classe, accrochait mon regard. Les murs étaient tapissés d’affiches de spectacles de théâtre, cinéma mais aussi d’expositions de peinture, sculpture… C’était comme une invitation au voyage.
Vous étiez de ces enseignants qui ne laissent pas indifférents, et entre élèves, on évoquait « la classe de Mr Pettiaux ». Il y avait vos adeptes, vos détracteurs et pas mal de mystère.
De ces 2 années, je garde de nombreux souvenirs… D’abord votre local, des livres partout sur les étagères et les appuis de fenêtres. Des livres que l’on pouvait prendre et dévorer à notre guise. C’est comme ça que j’ai découvert Nietzsche et «Ainsi parlait Zarathoustra ». Les bancs ! Pour éviter les tags et mots d’amour gravés au compas, vous les aviez recouverts de couvertures de romans. Plein d’idée de lecture ! Vous ne preniez pas les présences mais on allait à votre cours comme à une grand-messe. Je suppose que vous saviez que si l’on brossait, c’est que nous avions plus important à vivre (« On n’est pas sérieux quand on a 17 ans,… sous les tilleuls verts de la promenade …» ).
En 2 heures, vous nous enseigniez Balzac, Ronsard, Simone De Beauvoir, Marguerite Yourcenar, Platon, l’Amour Courtois, la Révolution Française, la Guerre Froide, la passion entre Kennedy et Marilyn, et vos voyages à paris avec votre femme adorée. Nous parlions littérature, théâtre, histoire… Vous enregistriez des émissions de « France Culture », traduisiez avec nous des textes des Beatles, et lisiez les discours d’intronisation à l’Académie Française.
Votre enseignement était atypique et déroutant… moi, il me passionnait. Bien sûr, j’aimais déjà le français, je lisais, j’écrivais des poèmes, et tenais un journal… j’étais une adolescente de mon temps mal dans ma peau et romantique… j’écoutais Goldman, Cabrel, Balavoine et de la pop anglaise. Je rêvais de passion et de révolution. A votre cours, je me sentais nourrie et tout semblait possible.
Il y a eu le théâtre et le cinéma aussi (au grand désespoir des autres professeurs qui nous voyait revenir les yeux fatigués et baillant aux corneilles). Les films « Daens » dur et violent, « Camille Claudel » une femme forte et libre… . les pièces « le jeu de l’amour et du hasard », « Le malade imaginaire » … Je me souviens surtout de « Gilbert sur scène » rue des Tanneurs, ce spectacle m’a profondément bouleversé. Et pour finir, notre voyage de rhéto à Paris ! Six spectacles en quatre jours, des expos et des balades inoubliables.
Je ne sais pas ce que vous connaissiez de vos élèves, de leur vie, de leurs envies, de leurs rêves, mais vous nous emmeniez vers l’âge adulte avec enthousiasme et passion. Je ne vivais pas une adolescence facile (comme beaucoup me direz-vous).C’était un peu plus que ça…une vie de famille douloureuse, un premier chagrin d’amour (un vrai chagrin, de ceux qu’il faut connaître pour mieux comprendre la vie) et le suicide de ma grand-mère.
Je voulais partir à Paris, étudier à la Sorbonne et faire du théâtre et surtout je désirais parcourir le monde.
Que suis-je devenue ? Infirmière, épouse maman de 3 enfants, je suis restée en Belgique .Au fond rien de très extraordinaire… et pourtant, bien plus que cela et je vous le dois en partie.
Vous m’avez ouvert au monde et appris à être curieuse et attentive. Je n’étais pas faite pour être infirmière mais j’ai pris soin des personnes avec respect et chaque patient était pour moi l’occasion de rencontres uniques (e pour certains d’entre eux de vrais personnages de romans). J’ai senti le dernier souffle de vie et le mystère qui l’entoure, j’ai vu naître des enfants, touché leur peau nue et fragile et le mystère m’a saisi tout autant.
J’ai travaillé comme infirmière scolaire, fait des animations « éducation à la vie sexuelle et affective ». Je me suis beaucoup inspiré de vous pour capter leur attention.
Aujourd’hui, je suis médiatrice scolaire, c’est un métier merveilleux, je travaille les conflits entre jeunes, mais aussi avec les jeunes et leurs familles, les jeunes et leurs professeurs. Je pourrais en parler des heures.
Côté privé, je lis, j’aime toujours le cinéma et le théâtre ,j’ai essayé la sculpture ,la peinture(juste un peu),je prévois toujours d’écrire un livre même si je ne sais pas comment m’y prendre…mais surtout, je reste passionnée et curieuse, et je crois bien avoir transmis cela à mes enfants.
Pourquoi vous dire cela, parce que durant ces 2 années difficiles, vous m’avez porté. Je savais déjà que la culture étais importante mais votre flamme à nous transmettre votre savoir et à partager vos découvertes m’a convaincue que le monde était un vaste univers et qu’un regard curieux n’aurait pas assez d’une vie pour en faire le tour…des milliers de paysages, des millions de livres, films ,pièces, spectacles, expositions et surtout des milliards d’humains à rencontrer !
Je vous suis reconnaissante pour tout cela y compris pour cet examen où je n’avais pas lu le Zola prévu à la matière. Vous m’avez demandé si j’avais lu autre chose et m’avez interrogé sur ce livre-là. J’ai eu mes points.
Merci, merci mille fois ! Les jeunes doivent apprendre, mais ils ne doivent pas être gavés .Ils ont besoin d’adultes référents qui leur ouvrent la voie et leur laissent entrevoir l’immensité qui s’offre à eux.
CARPE DIEM
Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais moi, je me souviens de vous !
Une élève qui pense très souvent à vous.
Annabelle
Cher Paul, par Rénée Gossez
Cher Paul,
(qui sont les personnes sur la photo ? Où a-t-elle été prise en 2002 ? Quels élèves faisaient partie du voyage ? Quelles anecdotes croustillantes peuvent-elles encore être rapportées ?)
De magnifiques souvenirs que ces voyages scolaires à O IWIK Io Parisc IWIK IcParis, où je ne faisais que suivre comme accompagnatrice.
Parfois nous visitions deux ou trois musées et assistions à deux pièces de théâtre en une seule journée … c'était passionnant !
Tu nous avais conduits au O IWIK Io Collège De Francec IWIK IcCollège De France, pour écouter O IWIK Io Roland Barthesc IWIK IcRoland Barthes. Tous assis dans un couloir, on ne voyait pas l'orateur mais on l'entendait parfaitement. Je me souviens de sa façon de décrire la goutte de jus glissant sur le couteau qui coupe une poire. On avait l'impression de la voir, cette goutte …
En cours de route, tu ramassais toute la documentation possible pour la ramener à tes élèves restés à l'Athénée. La valise dans laquelle tu rangeais ces précieux trésors était tellement lourde, qu'en arrivant (presque en retard) à la Gare du Nord pour prendre le train du retour, la poignée s'est cassée ! Qu'est-ce qu'on a ri !
Un autre souvenir : cette fois, c'était toi, l'accompagnateur. Voyage scolaire à vélo dans la Loire avec Mmes George et Denolin. Cela s'est terminé par un détour bien involontaire par Blois pour rendre visite à l'un de nos élèves qui avait eu un stupide accident alors qu'il pique-niquait, assis tranquillement sur un banc !
Et puis, notre voyage “scolaire” de profs, à Paris, le temps d'un week-end, en 2002. Avec toi comme guide évidemment. Tu te souviens ? Voir photos ci-dessous.
Merci, merci, merci pour tous ces moments intenses de culture !
Avec toute mon amitié,
Renée Gossez.
Notes de Nicolas : Renée Gossez est une professeure de mathématique (voir la contribution de Pierre Capel par exemple) qui a longtemps enseigner aux élèves de math fortes. Madame Gossez est aussi l'épouse de Jean-Pierre Gossez, professeur d'analyse à l'Université libre de Bruxelles que J'ai eu en première candidature en sciences physiques en 1984-1985. Deux excellents enseignants qui en plus aiment la voile !
Cher Monsieur Pettiaux, par Pierre Capel
Cher Monsieur Pettiaux,
j’espère que vous allez bien et que vous avez pu souffler vos 82 bougies en bonne compagnie.
Nicolas a envoyé un message urbi et orbi (sur Fesse-Bouc) nous proposant de partager avec vous quelques souvenirs communs à cette occasion. Comme il m’en reste quelques-uns, je me suis proposé de contribuer à ce projet.
Les premiers souvenirs que j’ai de vous ne sont pas les miens… Un ami commun, que nous appellerons Jean-Philippe pour garder son anonymat (ou pas), m’avait raconté les cours de son mononc’ et moi, encore à l’école primaire, j’ouvrais des yeux grands comme la tour ronde de Copenhague en entendant ces histoires à dormir debout. Je ne m’imaginais pas alors que quelques années plus tard, ces aventures rocambolesques, je les vivrais à mon tour.
Tout à commencé sur les chapeaux de roue, dès le premier cours, rien que l’appel des présences a pris les allures d’un voyage d’Alice Au Pays Des Merveilles de l’Encyclopédie :
- Monsieur P.: « Lionel D… Vous vivez à Braine-le-Château… À qui appartenait le château de Braine-le-Château? »
- Lionel: « heu… »
- Monsieur P.: « Au comte de Hornes qui fut décapité avec le Comte D'Egmont par le Duc D’Albe, et qui fut le sujet d’une pièce de Goethe pour laquelle Beethoven a écrit une ouverture. Pour demain, vous recopierez la notice du Petit Robert sur Goethe et Beethoven. »
- Monsieur P.: « Yves L… Êtes-vous breton? »
- Yves: « Peut-être que tous les bretons s’appellent Yves, mais tous les Yves ne sont pas bretons… »
- Monsieur P.: « Yves, citez-moi les noms de deux auteurs bretons. »
- Yves: « Heu… »
- Monsieur P.: « Pour demain, vous recopierez la notice du Petit Robert sur Chateaubriand et Renan. »
Cela a pris toute l’heure et moi, comme le bon élève naïf que j’étais, j’ai recopié toutes ces notices pour le lendemain. Ce que nous avons fait la leçon d’après sur base de ces notices? Rien, bien sûr; nous sommes passés à autre chose…
Un jour, à la suite d’un changement de local aussi imprévu qu’étonnant, nous nous sommes retrouvés au A5 pour un cours de… maths. Mme Gossez, notre professeure de mathématiques, remarqua que sur le bord transversal supérieur du tableau était écrit «Les Copains D’abord », sans doute résidu d’un cours sur Victor Hugo qui, d’une manière bien surprenante, avait dévié de son sujet principal pour s’égarer sur la plage de Sète, en passant bien sûr par Isabelle Adjani, dont la photographie jouxtait le portrait du célèbre auteur dans ce local. Ce résidu, miraculé de l’éponge rageuse de la femme de ménage, a inspiré l’esprit éternellement vif et espiègle de Mme Gossez. Celle-ci se permit donc d’effacer le mot « copains » pour le remplacer par « maths » avant de se retourner vers nous, classe de maths fortes, en riant. Dès le lendemain le mot « copains » avait retrouvé sa juste place…
Mais le souvenir le plus marquant que conserve ma mémoire de ces années à l’athénée ne fut pas forgé au A5 mais à Prague, en mars 1994, lors de notre voyage de rhéto. Après un long voyage en car et un bref arrêt à l’hôtel pour y déposer nos bagages, nous avons été débarqués dans le centre. Avant notre départ, Shadi et moi avions épluché le programme des concerts donnés dans la ville pendant notre séjour et sélectionné ce qui nous plaisait le plus. Le soir de notre arrivée se donnait, à l’opéra d’état, « Rigoletto » de Verdi, que Shadi ne voulait manquer sous aucun prétexte. En compagnie d’un petit groupe de professeurs de l’athénée, dont vous, Monsieur Pettiaux, nous nous sommes dirigés vers l’opéra afin d’acheter des places.
Malheureusement, la billetterie était fermée. Qu’à cela ne tienne, nous reviendrons le soir, peut-être aurons-nous l’occasion d’acheter des billets de dernière minute à prix réduit. Le soir venu, nous sommes retournés à l’opéra, mais, comble de malchance, la billetterie était toujours fermée; sans doute jouaient-ils à guichet fermé. Nous nous sommes alors séparés pour trouver des billets au marché noir. Shadi a fini par trouver un vendeur, mais il ne proposait qu’une seule place au prix exorbitant de 200 Deutschmark, impayable pour nos bourses. Après avoir continué quelque temps à chercher, Shadi et moi nous sommes retrouvés dans le hall d’entrée; « mais où Pettiaux pouvait donc être passé? »
Soudainement, comme un diable sort de sa boîte, vous êtes apparu et, d’un air entendu, nous avez dit en tapotant la poche droite de votre veston: « Venez, j’ai les tickets dans ma poche. » Vous êtes alors parti au pas de course vers l’escalier qui mène à la salle de concert et passant derrière le préposé qui contrôlait les billets. Ce dernier pouvait sans doute être floué par une personne, mais pas par trois. Il nous a donc pris en chasse, m’arrêtant d’abord et me demandant quelque-chose en tchèque (j’imagine qu’il s’inquiétait plus de ma possession d’un billet valide pour le spectacle du soir que de la topologie des espaces de Sobolew). J’ai alors montré Shadi qui me précédait, le préposé a donc arrêté mon compagnon qui s’est contenté de vous désigner comme coupable du crime.
Dans un numéro digne de « La Grande évasion » et dans un anglais dont Gavroche n’aurait pas eu à rougir, vous avez expliqué à ce brave homme que « we are with a group upstairs; we don’t have the tickets, the tickets are with the group upstairs… » L’histoire a dû paraître plausible parce que le préposé nous a laissé partir. Nous avons donc filé le plus vite possible et sommes montés au paradis, où nous avons trouvé trois places libres que nous avons faites nôtres. À l’entracte, vous nous avez proposé d’aller visiter l’opéra. Nous sommes donc descendu voir le foyer et nous balader.
À la fin de l’entracte vous aviez de nouveau disparu… Shadi et moi sommes remontés à nos place que trois malotrus occupaient, nous nous sommes donc assis sur les marches pour le deuxième acte. Mais juste avant que les lumières ne s’éteignent, nous avons vu, assis au 3e rang du parterre à côté de deux places libres, un homme dont le crâne dégarni nous a rappelé un professeur de français qui nous était familier. Au deuxième entracte (soit béni Verdi d’avoir écrit Rigoletto en trois actes), nous sommes descendus et avons joui du dernier acte depuis le parterre pour pas une couronne tchèque…
Bon anniversaire…
Pierre
Notes de Nicolas :
- Pierre Capel est un physicien belge qui travaille maintenant en Allemagne. Il est un grand ami de Pauline Pettiaux et Jean-Philippe Gilbert.
- Shadi est Shadi Torbey.
Bonjour Monsieur le Professeur, par Stéphane Baltazar
Bonjour Monsieur le Professeur,
C’est un ancien d’Uccle 1 qui vous adresse ces quelques mots. Un de la promotion 1985. C’est avec plaisir que je pense à ces années où j’ai eu la chance de suivre votre cours de vie, de culture, de philosophie, de littérature, qu’on appelait officiellement « cours de français ». Ce cours ne ressemblait à rien…. de connu. Normal, il était donné par quelqu’un de bien, quelqu’un d’habité, de passionné, de sympathique et fort peu conventionnel. Un prof qu’on avait envie d’écouter… On aurait dit une sorte d’école buissonnière empruntant les sentiers fleuris de la connaissance. On écoutait France Culture le matin. On était bien… Merci pour ces moments inoubliables. Portez-vous bien !
Stéphane Baltazar
« Je ne donne pas cours de français ... », par Rachida Dif-Deusy
Un jour Monsieur Pettiaux a dit : « je ne donne pas cours de français… je donne cours en français ». Je garde cette phrase car c’est déjà tellement énorme !
À Paul, mon meilleur ami, par Marc Vokaer
À Paul, mon meilleur ami,
Mon cher Paul,
Je te parle d'un temps que les moins de (quatre fois) vingt ans ne peuvent pas connaître… - pour paraphraser Aznavour.
Nous usions en ce temps-là nos culottes (courtes) sur les bancs de cette merveilleuse petite école du village qu'était Waterloo en 1947, et faisions le jeudi, et à toutes autres occasions les quatre cents coups, comme tous les garnements de notre âge.
Déjà, nous étions d'inséparables amis, mais nous ne pouvions deviner combien le fil de nos vies et de nos destins ne cesseraient de s'entremêler jusqu'à nous retrouver tous deux étudiants en philologie romane à l'ULB, toi très certainement par ta passion très tôt avérée des idées et de la littérature, moi pour l'amour, sans doute, de la langue et de l'écriture..
Je ne te voyais jamais autrement qu'un livre à la main, le dernier qui suscitait tes enthousiasmes du moment, que toujours tu arrivais à faire partager.
Toi tu es devenu ce grand communicateur, qui a changé le destin de tant de tes étudiants. Ils te le diront mieux que moi, qui n'ai pas eu la chance d'être un de tes élèves. Heureusement, nos longues conversations continuaient à nous rapprocher.
Pour moi, je crois par contre ne pas pouvoir passer sous silence le côté infiniment enjoué et convivial de ta personnalité - ami toujours agréable, et parfois, auprès des dames, oserais-je le dire, véritable séducteur…
La vie était dense. N'avons-nous pas bourlingué (tiens tiens, ça me rappelle que tu es un spécialiste de Cendrars) ,de la Scandinavie à la Sicile ou à Saint-Tropez, des pentes du Cervin, aux pistes du Tyrol, et souvent -d'une fête à l'autre - du Kraenenpoel à la Ferme du Christ ? Quelle longue amitié. Que d'extraordinaires souvenirs! Et quelle vie de passions !
Mais notre temps ne s'arrête pas là et je sais que plein de projets bruissent dans ta tête.
Tu m'en parleras je suis sûr, à l'occasion !.
Je t'embrasse comme un frère,
ton vieil ami
Marc.
Notes de Nicolas: Marc Vokaer est un bon éditeur bruxellois auquel on doit quelques très beaux livres que vous pourrez par exemple découvrir sur Abebooks dans cette page .
Acrostiche, par Michèle Maitron
P assionné
A mical
U topiste
L ivr-o-phile
À l’ami de tant d’années avec mes très affectueux souhaits de bel anniversaire
Michèle (Maitron Jodogne)
Note de Nicolas : Michèle Maitron est l'épouse de Pierre Jodogne. Paul et son épouse Françoise, Michèle et son époux Pierre, sont amis car ils ont ensemble attendus leurs fils respectifs Nicolas et Thomas, élèves à 3 ans de l'école communale d'Uccle à l' école du longchamp où ils ont été élèves de Madame Dulieu en première maternelle.
Mon cher Paul, par Walter Benjamin
Mon cher Paul,
Tu as marqué des générations entières car nous a transmis ton amour de la langue de Voltaire mais aussi tout ce que tu nous as fait vivre durant nos années de classe. Bon anniversaire à toi Paul.
Merci Monsieur le Professeur….
Walter benjamin transmets aussi un message vidéo à Paul. D'autres seraient aussi bienvenus ;-)
Walter Benjamin
Note de Nicolas : Walter Benjamin est l'auteur d'une autobiographie suite aux Attentats Du 22 Mars 2016 à Bruxelles à l'Aéroport De Bruxelles National, un livre émouvant et plein d'espoir, à la deuxième page duquel il parle de papa en termes élogieux.
Bonjour Paul, par Vincent Peeters
Bonjour Paul,
Je te souhaite un heureux anniversaire. (un peu en retard)
Un jour que l'on fête que une fois par ans, une journée qui chaque année nous rapproche de quelque chose. (un objectif, un but, une autre histoire, …). On s'éloigne d'une vie passée, de souvenirs parfois oubliés, mais surtout, qui nous permet de découvrir d'autres jours, d'espoirs et pleins de surprises. Je voudrais parfois revenir en arrière et revivre des moments passés.
De toi, je me souviens d'un Monsieur souriant, calme, intéressé et intéressant, qui posait des questions pour mieux connaître nos passions, nos connaissances et nos envies. Le comportement d'un prof que l'on aurait aimé avoir, qui sait comment transmettre sa passion et son savoir.
Moi qui n'était pas un élève modèle, je t'avoue que j'étais impressionné que l'on s'intéresse à moi ! Je préférais certainement les moments ou je pouvais t'accompagner sur le bateau moteur et mettre en place les lignes de pêche autour de l'île pour attraper des anguilles.
Et oui, c'était il y a 50 ans.
Note de Nicolas : les parents de Vincent Peeters habitaient au 13 avenue du Manoir à Waterloo, exactement en face de la Ferme du Christ dans laquelle Paul a grandi depuis 1952. Il a rencontré Paul et Nicolas dont il est le plus vieil ami en 1971. Vincent fait référence aux activités menées au Kraenepoel, la propriété de famille des Pettiaux à Aalter.
Cher Monsieur Pettiaux, par Annabelle Garcia
Cher Monsieur Pettiaux,
Voilà de nombreuses années que je remets à plus tard l’envie de vous écrire.
Il semblerait que le moment soit venu et que je ne puisse plus me soustraire à ce projet trop longtemps reporté… l’occasion de votre anniversaire, en ce temps de pandémie, est trop belle, pour être manquée.
J’ai rejoint votre classe en septembre 1986 avec impatience, excitation et un peu d’inquiétude aussi. Vous aviez déboulez dans un de nos cours de géo, en fin de 4ème,pour nous inviter à acheter un gros bouquin sur Baudelaire reprenant les poèmes des « fleurs du mal » documenté de nombreux articles de presse de l’époque. Vous nous demandiez de le lire pour la rentrée…vous n’en n’avez jamais reparlé !
En puis, depuis plusieurs années, je vous observais, déambulant dans l’athénée, avec votre infatigable veste de velours dont les poches laissaient entrevoir l’un ou l’autre, journal ou livre. Et il y avait ce couloir, votre couloir, qui au fur et à mesure que l’on s’approchait de votre classe, accrochait mon regard. Les murs étaient tapissés d’affiches de spectacles de théâtre, cinéma mais aussi d’expositions de peinture, sculpture… C’était comme une invitation au voyage.
Vous étiez de ces enseignants qui ne laissent pas indifférents, et entre élèves, on évoquait « la classe de Mr Pettiaux ». Il y avait vos adeptes, vos détracteurs et pas mal de mystère.
De ces 2 années, je garde de nombreux souvenirs… D’abord votre local, des livres partout sur les étagères et les appuis de fenêtres. Des livres que l’on pouvait prendre et dévorer à notre guise. C’est comme ça que j’ai découvert Nietzsche et «Ainsi parlait Zarathoustra ». Les bancs ! Pour éviter les tags et mots d’amour gravés au compas, vous les aviez recouverts de couvertures de romans. Plein d’idée de lecture ! Vous ne preniez pas les présences mais on allait à votre cours comme à une grand-messe. Je suppose que vous saviez que si l’on brossait, c’est que nous avions plus important à vivre (« On n’est pas sérieux quand on a 17 ans,… sous les tilleuls verts de la promenade …» ).
En 2 heures, vous nous enseigniez O IWIK Io Balzacc IWIK IcBalzac, O IWIK Io Ronsardc IWIK IcRonsard, O IWIK Io Simone De Beauvoirc IWIK IcSimone De Beauvoir, O IWIK Io Marguerite Yourcenarc IWIK IcMarguerite Yourcenar, O IWIK Io Platonc IWIK IcPlaton, l’O IWIK Ioamour Courtoisc IWIK IcAmour Courtois, la O IWIK Iorévolution Françaisec IWIK IcRévolution Française, la O IWIK Ioguerre Froidec IWIK IcGuerre Froide, la passion entre O IWIK Io Kennedyc IWIK IcKennedy et O IWIK Io Marilync IWIK IcMarilyn, et vos voyages à paris avec votre femme adorée. Nous parlions littérature, théâtre, histoire… Vous enregistriez des émissions de « O IWIK Io France Culturec IWIK IcFrance Culture », traduisiez avec nous des textes des O IWIK Io Beatlesc IWIK IcBeatles, et lisiez les discours d’intronisation à l’O IWIK Io Académie Françaisec IWIK IcAcadémie Française.
Votre enseignement était atypique et déroutant… moi, il me passionnait. Bien sûr, j’aimais déjà le français, je lisais, j’écrivais des poèmes, et tenais un journal… j’étais une adolescente de mon temps mal dans ma peau et romantique… j’écoutais Goldman, Cabrel, Balavoine et de la pop anglaise. Je rêvais de passion et de révolution. A votre cours, je me sentais nourrie et tout semblait possible.
Il y a eu le théâtre et le cinéma aussi (au grand désespoir des autres professeurs qui nous voyait revenir les yeux fatigués et baillant aux corneilles). Les films « Daens » dur et violent, « Camille Claudel » une femme forte et libre… . les pièces « le jeu de l’amour et du hasard », « Le malade imaginaire » … Je me souviens surtout de « Gilbert sur scène » rue des Tanneurs, ce spectacle m’a profondément bouleversé. Et pour finir, notre voyage de rhéto à Paris ! Six spectacles en quatre jours, des expos et des balades inoubliables.
Je ne sais pas ce que vous connaissiez de vos élèves, de leur vie, de leurs envies, de leurs rêves, mais vous nous emmeniez vers l’âge adulte avec enthousiasme et passion. Je ne vivais pas une adolescence facile (comme beaucoup me direz-vous).C’était un peu plus que ça…une vie de famille douloureuse, un premier chagrin d’amour (un vrai chagrin, de ceux qu’il faut connaître pour mieux comprendre la vie) et le suicide de ma grand-mère.
Je voulais partir à Paris, étudier à la Sorbonne et faire du théâtre et surtout je désirais parcourir le monde.
Que suis-je devenue ? Infirmière, épouse maman de 3 enfants, je suis restée en Belgique .Au fond rien de très extraordinaire… et pourtant, bien plus que cela et je vous le dois en partie.
Vous m’avez ouvert au monde et appris à être curieuse et attentive. Je n’étais pas faite pour être infirmière mais j’ai pris soin des personnes avec respect et chaque patient était pour moi l’occasion de rencontres uniques (e pour certains d’entre eux de vrais personnages de romans). J’ai senti le dernier souffle de vie et le mystère qui l’entoure, j’ai vu naître des enfants, touché leur peau nue et fragile et le mystère m’a saisi tout autant.
J’ai travaillé comme infirmière scolaire, fait des animations « éducation à la vie sexuelle et affective ». Je me suis beaucoup inspiré de vous pour capter leur attention.
Aujourd’hui, je suis médiatrice scolaire, c’est un métier merveilleux, je travaille les conflits entre jeunes, mais aussi avec les jeunes et leurs familles, les jeunes et leurs professeurs. Je pourrais en parler des heures.
Côté privé, je lis, j’aime toujours le cinéma et le théâtre ,j’ai essayé la sculpture ,la peinture(juste un peu),je prévois toujours d’écrire un livre même si je ne sais pas comment m’y prendre…mais surtout, je reste passionnée et curieuse, et je crois bien avoir transmis cela à mes enfants.
Pourquoi vous dire cela, parce que durant ces 2 années difficiles, vous m’avez porté. Je savais déjà que la culture étais importante mais votre flamme à nous transmettre votre savoir et à partager vos découvertes m’a convaincue que le monde était un vaste univers et qu’un regard curieux n’aurait pas assez d’une vie pour en faire le tour…des milliers de paysages, des millions de livres, films ,pièces, spectacles, expositions et surtout des milliards d’humains à rencontrer !
Je vous suis reconnaissante pour tout cela y compris pour cet examen où je n’avais pas lu le Zola prévu à la matière. Vous m’avez demandé si j’avais lu autre chose et m’avez interrogé sur ce livre-là. J’ai eu mes points.
Merci, merci mille fois ! Les jeunes doivent apprendre, mais ils ne doivent pas être gavés .Ils ont besoin d’adultes référents qui leur ouvrent la voie et leur laissent entrevoir l’immensité qui s’offre à eux.
CARPE DIEM
Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais moi, je me souviens de vous !
Une élève qui pense très souvent à vous.
Annabelle
Cher Paul, par Rénée Gossez
Cher Paul,
(qui sont les personnes sur la photo ? Où a-t-elle été prise en 2002 ? Quels élèves faisaient partie du voyage ? Quelles anecdotes croustillantes peuvent-elles encore être rapportées ?)
De magnifiques souvenirs que ces voyages scolaires à O IWIK Io Parisc IWIK IcParis, où je ne faisais que suivre comme accompagnatrice.
Parfois nous visitions deux ou trois musées et assistions à deux pièces de théâtre en une seule journée … c'était passionnant !
Tu nous avais conduits au O IWIK Io Collège De Francec IWIK IcCollège De France, pour écouter O IWIK Io Roland Barthesc IWIK IcRoland Barthes. Tous assis dans un couloir, on ne voyait pas l'orateur mais on l'entendait parfaitement. Je me souviens de sa façon de décrire la goutte de jus glissant sur le couteau qui coupe une poire. On avait l'impression de la voir, cette goutte …
En cours de route, tu ramassais toute la documentation possible pour la ramener à tes élèves restés à l'Athénée. La valise dans laquelle tu rangeais ces précieux trésors était tellement lourde, qu'en arrivant (presque en retard) à la Gare du Nord pour prendre le train du retour, la poignée s'est cassée ! Qu'est-ce qu'on a ri !
Un autre souvenir : cette fois, c'était toi, l'accompagnateur. Voyage scolaire à vélo dans la Loire avec Mmes George et Denolin. Cela s'est terminé par un détour bien involontaire par Blois pour rendre visite à l'un de nos élèves qui avait eu un stupide accident alors qu'il pique-niquait, assis tranquillement sur un banc !
Et puis, notre voyage “scolaire” de profs, à Paris, le temps d'un week-end, en 2002. Avec toi comme guide évidemment. Tu te souviens ? Voir photos ci-dessous.
Merci, merci, merci pour tous ces moments intenses de culture !
Avec toute mon amitié,
Renée Gossez.
Notes de Nicolas : Renée Gossez est une professeure de mathématique (voir la contribution de Pierre Capel par exemple) qui a longtemps enseigner aux élèves de math fortes. Madame Gossez est aussi l'épouse de Jean-Pierre Gossez, professeur d'analyse à l'Université libre de Bruxelles que J'ai eu en première candidature en sciences physiques en 1984-1985. Deux excellents enseignants qui en plus aiment la voile !
Cher Monsieur Pettiaux, par Pierre Capel
Cher Monsieur Pettiaux,
j’espère que vous allez bien et que vous avez pu souffler vos 82 bougies en bonne compagnie.
Nicolas a envoyé un message urbi et orbi (sur Fesse-Bouc) nous proposant de partager avec vous quelques souvenirs communs à cette occasion. Comme il m’en reste quelques-uns, je me suis proposé de contribuer à ce projet.
Les premiers souvenirs que j’ai de vous ne sont pas les miens… Un ami commun, que nous appellerons Jean-Philippe pour garder son anonymat (ou pas), m’avait raconté les cours de son mononc’ et moi, encore à l’école primaire, j’ouvrais des yeux grands comme la tour ronde de Copenhague en entendant ces histoires à dormir debout. Je ne m’imaginais pas alors que quelques années plus tard, ces aventures rocambolesques, je les vivrais à mon tour.
Tout à commencé sur les chapeaux de roue, dès le premier cours, rien que l’appel des présences a pris les allures d’un voyage d’Alice Au Pays Des MerveillesAlice Au Pays Des Merveilles de l’O IWIK Io Encyclopédiec IWIK IcEncyclopédie :
- Monsieur P.: « Lionel D… Vous vivez à Braine-le-Château… À qui appartenait le château de Braine-le-Château? »
- Lionel: « heu… »
- Monsieur P.: « Au comte de Hornes qui fut décapité avec le O IWIK Iocomte D'Egmontc IWIK IcComte D'Egmont par le O IWIK Ioduc D’Albec IWIK IcDuc D’Albe, et qui fut le sujet d’une pièce de O IWIK Io Goethec IWIK IcGoethe pour laquelle O IWIK Io Beethovenc IWIK IcBeethoven a écrit une ouverture. Pour demain, vous recopierez la notice du O IWIK Io Petit Robertc IWIK IcPetit Robert sur Goethe et Beethoven. »
- Monsieur P.: « Yves L… Êtes-vous breton? »
- Yves: « Peut-être que tous les bretons s’appellent Yves, mais tous les Yves ne sont pas bretons… »
- Monsieur P.: « Yves, citez-moi les noms de deux auteurs bretons. »
- Yves: « Heu… »
- Monsieur P.: « Pour demain, vous recopierez la notice du Petit Robert sur O IWIK Io Chateaubriandc IWIK IcChateaubriand et O IWIK Io Renanc IWIK IcRenan. »
Cela a pris toute l’heure et moi, comme le bon élève naïf que j’étais, j’ai recopié toutes ces notices pour le lendemain. Ce que nous avons fait la leçon d’après sur base de ces notices? Rien, bien sûr; nous sommes passés à autre chose…
Un jour, à la suite d’un changement de local aussi imprévu qu’étonnant, nous nous sommes retrouvés au A5 pour un cours de… maths. Mme Gossez, notre professeure de mathématiques, remarqua que sur le bord transversal supérieur du tableau était écrit « O IWIK Io Les Copains D’abordc IWIK IcLes Copains D’abord », sans doute résidu d’un cours sur O IWIK Io Victor Hugoc IWIK IcVictor Hugo qui, d’une manière bien surprenante, avait dévié de son sujet principal pour s’égarer sur la plage de Sète, en passant bien sûr par O IWIK Io Isabelle Adjanic IWIK IcIsabelle Adjani, dont la photographie jouxtait le portrait du célèbre auteur dans ce local. Ce résidu, miraculé de l’éponge rageuse de la femme de ménage, a inspiré l’esprit éternellement vif et espiègle de Mme Gossez. Celle-ci se permit donc d’effacer le mot « copains » pour le remplacer par « maths » avant de se retourner vers nous, classe de maths fortes, en riant. Dès le lendemain le mot « copains » avait retrouvé sa juste place…
Mais le souvenir le plus marquant que conserve ma mémoire de ces années à l’athénée ne fut pas forgé au A5 mais à O IWIK Io Praguec IWIK IcPrague, en mars 1994, lors de notre voyage de rhéto. Après un long voyage en car et un bref arrêt à l’hôtel pour y déposer nos bagages, nous avons été débarqués dans le centre. Avant notre départ, Shadi et moi avions épluché le programme des concerts donnés dans la ville pendant notre séjour et sélectionné ce qui nous plaisait le plus. Le soir de notre arrivée se donnait, à l’opéra d’état, « O IWIK Io Rigolettoc IWIK IcRigoletto » de O IWIK Io Verdic IWIK IcVerdi, que Shadi ne voulait manquer sous aucun prétexte. En compagnie d’un petit groupe de professeurs de l’athénée, dont vous, Monsieur Pettiaux, nous nous sommes dirigés vers l’opéra afin d’acheter des places.
Malheureusement, la billetterie était fermée. Qu’à cela ne tienne, nous reviendrons le soir, peut-être aurons-nous l’occasion d’acheter des billets de dernière minute à prix réduit. Le soir venu, nous sommes retournés à l’opéra, mais, comble de malchance, la billetterie était toujours fermée; sans doute jouaient-ils à guichet fermé. Nous nous sommes alors séparés pour trouver des billets au marché noir. Shadi a fini par trouver un vendeur, mais il ne proposait qu’une seule place au prix exorbitant de 200 Deutschmark, impayable pour nos bourses. Après avoir continué quelque temps à chercher, Shadi et moi nous sommes retrouvés dans le hall d’entrée; « mais où Pettiaux pouvait donc être passé? »
Soudainement, comme un diable sort de sa boîte, vous êtes apparu et, d’un air entendu, nous avez dit en tapotant la poche droite de votre veston: « Venez, j’ai les tickets dans ma poche. » Vous êtes alors parti au pas de course vers l’escalier qui mène à la salle de concert et passant derrière le préposé qui contrôlait les billets. Ce dernier pouvait sans doute être floué par une personne, mais pas par trois. Il nous a donc pris en chasse, m’arrêtant d’abord et me demandant quelque-chose en tchèque (j’imagine qu’il s’inquiétait plus de ma possession d’un billet valide pour le spectacle du soir que de la topologie des espaces de Sobolew). J’ai alors montré Shadi qui me précédait, le préposé a donc arrêté mon compagnon qui s’est contenté de vous désigner comme coupable du crime.
Dans un numéro digne de « O IWIK Io La Grande évasionc IWIK IcLa Grande évasion » et dans un anglais dont O IWIK Io Gavrochec IWIK IcGavroche n’aurait pas eu à rougir, vous avez expliqué à ce brave homme que « we are with a group upstairs; we don’t have the tickets, the tickets are with the group upstairs… » L’histoire a dû paraître plausible parce que le préposé nous a laissé partir. Nous avons donc filé le plus vite possible et sommes montés au paradis, où nous avons trouvé trois places libres que nous avons faites nôtres. À l’entracte, vous nous avez proposé d’aller visiter l’opéra. Nous sommes donc descendu voir le foyer et nous balader.
À la fin de l’entracte vous aviez de nouveau disparu… Shadi et moi sommes remontés à nos place que trois malotrus occupaient, nous nous sommes donc assis sur les marches pour le deuxième acte. Mais juste avant que les lumières ne s’éteignent, nous avons vu, assis au 3e rang du parterre à côté de deux places libres, un homme dont le crâne dégarni nous a rappelé un professeur de français qui nous était familier. Au deuxième entracte (soit béni Verdi d’avoir écrit Rigoletto en trois actes), nous sommes descendus et avons joui du dernier acte depuis le parterre pour pas une couronne tchèque…
Bon anniversaire…
Pierre
Notes de Nicolas :
- Pierre Capel est un physicien belge qui travaille maintenant en Allemagne. Il est un grand ami de Pauline Pettiaux et Jean-Philippe Gilbert.
- Shadi est https://fr.wikipedia.org/wiki/Shadi_Torbey.
Bonjour Monsieur le Professeur, par Stéphane Baltazar
Bonjour Monsieur le Professeur,
C’est un ancien d’Uccle 1 qui vous adresse ces quelques mots. Un de la promotion 1985. C’est avec plaisir que je pense à ces années où j’ai eu la chance de suivre votre cours de vie, de culture, de philosophie, de littérature, qu’on appelait officiellement « cours de français ». Ce cours ne ressemblait à rien…. de connu. Normal, il était donné par quelqu’un de bien, quelqu’un d’habité, de passionné, de sympathique et fort peu conventionnel. Un prof qu’on avait envie d’écouter… On aurait dit une sorte d’école buissonnière empruntant les sentiers fleuris de la connaissance. On écoutait France Culture le matin. On était bien… Merci pour ces moments inoubliables. Portez-vous bien !
Stéphane Baltazar
« Je ne donne pas cours de français ... », par Rachida Dif-Deusy
Un jour Monsieur Pettiaux a dit : « je ne donne pas cours de français… je donne cours en français ». Je garde cette phrase car c’est déjà tellement énorme !
À Paul, mon meilleur ami, par Marc Vokaer
À Paul, mon meilleur ami,
Mon cher Paul,
Je te parle d'un temps que les moins de (quatre fois) vingt ans ne peuvent pas connaître… - pour paraphraser Aznavour.
Nous usions en ce temps-là nos culottes (courtes) sur les bancs de cette merveilleuse petite école du village qu'était Waterloo en 1947, et faisions le jeudi, et à toutes autres occasions les quatre cents coups, comme tous les garnements de notre âge.
Déjà, nous étions d'inséparables amis, mais nous ne pouvions deviner combien le fil de nos vies et de nos destins ne cesseraient de s'entremêler jusqu'à nous retrouver tous deux étudiants en philologie romane à l'ULB, toi très certainement par ta passion très tôt avérée des idées et de la littérature, moi pour l'amour, sans doute, de la langue et de l'écriture..
Je ne te voyais jamais autrement qu'un livre à la main, le dernier qui suscitait tes enthousiasmes du moment, que toujours tu arrivais à faire partager.
Toi tu es devenu ce grand communicateur, qui a changé le destin de tant de tes étudiants. Ils te le diront mieux que moi, qui n'ai pas eu la chance d'être un de tes élèves. Heureusement, nos longues conversations continuaient à nous rapprocher.
Pour moi, je crois par contre ne pas pouvoir passer sous silence le côté infiniment enjoué et convivial de ta personnalité - ami toujours agréable, et parfois, auprès des dames, oserais-je le dire, véritable séducteur…
La vie était dense. N'avons-nous pas bourlingué (tiens tiens, ça me rappelle que tu es un spécialiste de Cendrars) ,de la O IWIK Io Scandinaviec IWIK IcScandinavie à la Sicile ou à Saint-Tropez, des pentes du O IWIK Io Cervinc IWIK IcCervin, aux pistes du Tyrol, et souvent -d'une fête à l'autre - du Craenenpoel à la Ferme du Christ ? Quelle longue amitié. Que d'extraordinaires souvenirs! Et quelle vie de passions !
Mais notre temps ne s'arrête pas là et je sais que plein de projets bruissent dans ta tête.
Tu m'en parleras je suis sûr, à l'occasion !.
Je t'embrasse comme un frère,
ton vieil ami
Marc.
Notes de Nicolas: Marc Vokaer est un bon éditeur bruxellois auquel on doit quelques très beaux livres que vous pourrez par exemple découvrir sur Abebooks dans cette page . Merci de ne PAS les acheter sur Amazon mais plutôt chez votre libraire de quartier pour le soutenir.
Acrostyche, par Michèle Maitron
P assionné
A mical
U topiste
L ivr-o-phile
À l’ami de tant d’années avec mes très affectueux souhaits de bel anniversaire
Michèle (Maitron Jodogne)
Note de Nicolas : Michèle Maitron est l'épouse de Pierre Jodogne. Paul et son épouse Françoise, Michèle et son époux Pierre, sont amis car ils ont ensemble attendus leurs fils respectifs Nicolas et Thomas, élèves à 3 ans de l'école communale d'Uccle à l' école du longchamp où ils ont été élèves de Madame Dulieu en première maternelle.
Mon cher Paul, par Walter Benjamin
Mon cher Paul,
Tu as marqué des générations entières car nous a transmis ton amour de la langue de Voltaire mais aussi tout ce que tu nous as fait vivre durant nos années de classe. Bon anniversaire à toi Paul.
Merci Monsieur le Professeur….
Walter benjamin transmets aussi un message vidéo à Paul. D'autres seraient aussi bienvenus ;-)
Walter Benjamin
Note de Nicolas : Walter Benjamin est une des victimes des Attentats Du 22 Mars 2016 à Bruxelles à l'Aéroport De Bruxelles National, à propos duquel il a écrit un livre émouvant et plein d'espoir.
Bonjour Paul, par Vincent Peeters
Bonjour Paul,
Je te souhaite un heureux anniversaire. (un peu en retard)
Un jour que l'on fête que une fois par ans, une journée qui chaque année nous rapproche de quelque chose. (un objectif, un but, une autre histoire, …). On s'éloigne d'une vie passée, de souvenirs parfois oubliés, mais surtout, qui nous permet de découvrir d'autres jours, d'espoirs et pleins de surprises. Je voudrais parfois revenir en arrière et revivre des moments passés.
De toi, je me souviens d'un Monsieur souriant, calme, intéressé et intéressant, qui posait des questions pour mieux connaître nos passions, nos connaissances et nos envies. Le comportement d'un prof que l'on aurait aimé avoir, qui sait comment transmettre sa passion et son savoir.
Moi qui n'était pas un élève modèle, je t'avoue que j'étais impressionné que l'on s'intéresse à moi ! Je préférais certainement les moments ou je pouvais t'accompagner sur le bateau moteur et mettre en place les lignes de pêche autour de l'île pour attraper des anguilles.
Et oui, c'était il y a 50 ans.
Note de Nicolas : les parents de Vincent Peeters habitaient au 13 avenue du Manoir à Waterloo, exactement en face de la Ferme du Christ dans laquelle Paul a grandi depuis 1952. Il a rencontré Paul et Nicolas dont il est le plus vieil ami en 1971. Vincent fait référence aux activités menées au Kraenepoel, la propriété de famille des Pettiaux à Aalter.
Bien cher Monsieur Pettiaux, par Sophie Sersté
Bien cher Monsieur Pettiaux,
A la demande de Nicolas, je prends un réel plaisir à vous adresser ces quelques souvenirs.
Outre les WE que mon frère Laurent a passés dans votre famille, j'ai moi aussi gardé d'excellents souvenirs des contacts entre de nos deux familles.
Pour exemple, les nombreuses fois où Nicolas s'est évertué à me faire comprendre les équations de chimie auxquelles mon cerveau restait (et est toujours) complètement hermétique…
Au cours de ces après-midis passés chez vous, nous avons eu l'occasion de discuter ensemble aussi de mes cours de français et de mon exposé sur un auteur belge. Vous m'avez alors fait découvrir Charles Plisnier et m'avez aidée à préparer ledit exposé. J'ai d'ailleurs remporté un franc succès auprès de Monsieur Tellier, mon professeur de l'époque.
Quelques années plus tard, en psycho à l'ULB, vous m'aviez conseillé de choisir le passionnant cours d'Histoire des religions, je ne l'ai jamais regretté.
En discutant tout récemment avec Nicolas, nous évoquions le dimanche après-midi au Kraenepoel où mon père a perdu ses bottes et une grande partie de son amour propre dans le ruisseau du jardin.
Nous parlions aussi de ce mois de juillet breton où vous avez planté votre tente dans les dunes de la Plage de Sainte Anne La Palud. Je repensais à cet après-midi où nous avions tous ensemble cueilli des prunes dans le jardin de la Ferme Du Christ ou à cette pièce de théâtre où vous emmeniez vos classes de 5 ème et où je vous ai accompagnés sans savoir que dans vos élèves se trouvait mon actuel compagnon, Frédéric Petit.
Combien d'autres moment encore qui ne sont pas tous restés gravés dans ma mémoire…
Comme le disait Nicolas, nos deux familles étaient très proches durant notre enfance, aussi je vous souhaite au nom de la mienne un très heureux anniversaire et vous charge de transmettre à Françoise mes affectueuses pensées.
Sophie Sersté.