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Progressivement, vous avez découvert « la face cachée du numérique » et vous prenez conscience du fait que le « cloud » n’est pas aussi immatériel qu’on a bien voulu vous le faire croire… Vous avez entendu parler de « sobriété numérique » et vous cherchez des pistes pour vous y engager au quotidien… Alors vous êtes au bon endroit !
Vous trouverez sur cette page des pistes d’actions afin de réduire vos impacts avec le numérique. À vous de voir dans la liste proposée ci-dessous ce qu’il vous semble possible de faire et de définir vos priorités. Si agir dès aujourd’hui semble indispensable, pour éviter le découragement, il ne faut certainement pas vouloir changer toutes vos pratiques du jour au lendemain… Mais plutôt simplement vous engager sur la voie et, progressivement, adopter l’un après l’autre les gestes qui vous permettront de réduire votre empreinte.
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Le plus important : réduire le nombre d’équipements et prolonger la durée de vie de ceux qu’on possède déjà !
Toutes les études qui analysent les impacts environnementaux du numérique mettent en avant le fait que ce sont les terminaux des utilisateurs, et globalement la fabrication des équipements numériques, qui concentrent le plus d’impacts négatifs… Par terminaux des utilisateurs, on considère les terminaux utilisés par les utilisateurs finaux tels que les smartphones, les ordinateurs, les écrans, les box TV, les objets connectés, etc. De ce premier constat, il découle que les actions les plus « rentables » en termes de sobriété numérique sont celles qui visent à réduire la fabrication de nouveaux équipements.
Source : Blog Verda Mano – e-book « Face à la pollution numérique : la sobriété » – Mars 2021
Pour arriver à réduire globalement la quantité d'équipements numériques, intéressons-nous aux conseils que nous donne Frédéric Bordage dans son livre « Tendre vers la sobriété numérique » :
Avant de s’équiper, posez-vous la question : ai-je vraiment besoin de cette nouvelle montre connectée qu’on me présente comme indispensable à la télé ? Et rappelez-vous que la clé de la sobriété numérique, c’est « moins d’équipements qui durent plus longtemps ».
Les bonnes pratiques à adopter absolument :
S’interroger sur l’utilité réelle de l’appareil qu’on souhaite acquérir. Conserver le plus longtemps possible ses équipements. Donner une seconde vie, via le reconditionnement, aux appareils dont on se défait. Réemployer des équipements reconditionnés plutôt que neufs.S’équiper (Chapitre 3) – Pages 28 & 29
Quant à Vincent Courboulay, dans son livre « Vers un numérique responsable », il nous propose la solution des 5R :
Une solution : les 5R
La règle des 5R est une recommandation de mode de vie écologique. Son énorme avantage est qu’elle peut être adaptée au numérique assez facilement. Voici donc des solutions simples et efficaces pour réduire les impacts du numérique.
Refuser
Si le premier impact provient de la fabrication des terminaux numériques, il ‘suffit’ d’éviter de les fabriquer. Et pour éviter qu’ils soient fabriqués, il faut tout simplement éviter de les acheter. L’achat le moins impactant est celui que l’on ne fait pas. CQFD.Le refus d’achat est donc le premier « R », sûrement le plus évident à comprendre mais pas le plus simple à mettre en place face aux injonctions sociales d’avoir toujours le dernier appareil ou gadget à la mode. Aujourd’hui, 88 % des Français changent leur téléphone portable alors qu’il fonctionne encore.1) La question à se poser est simplement : « Ai-je besoin de ce produit ? » en remplacement du traditionnel : « Ai-je envie de ce produit ? ».
Ce premier « R » est probablement le plus efficace dans les solutions présentées ici.
[…]Chapitre 1, « De l’autre côté de l’écran : Bienvenue en hell dorado » – Page 49
Nous ne devons plus fermer les yeux sur les impacts de nos appareils et usages numériques. Nous avons notre rôle à jouer dans leur diminution.
Les solutions sont simples, faciles et pratiques, et, pour ne rien gâcher, elles s’appliquent aussi à tous les autres pans de notre consommation.
Alors arrêtons d’être des consommateurs passifs et devenons des consom’acteurs 5R sobres et responsables.
Chapitre 1, « De l’autre côté de l’écran : Bienvenue en hell dorado » – Page 52
Parmi les différentes activités disponibles dans sa mallette pédagogique, le projet « Conscience Numérique Durable »2) propose une liste de 60 pistes d’actions pour rencontrer la sobriété numérique. Nous reproduisons ci-dessous cette liste qui est à la fois une bonne synthèse des actions possibles et les classes par thématiques, tout en y introduisant, de leur point de vue, un ordre de priorité.
À noter : Le blog Verdana Mano propose également une liste intéressante avec « 59 bonnes pratiques pour une consommation et une utilisation sobre et responsable du numérique ». Cette liste est disponible au format PDF sur cette page…
Selon le Green IT (2019), la fabrication des équipements utilisateurs au niveau mondial « concentre systématiquement le plus d’impacts avec 30 % du bilan énergétique global, 39 % des émissions de GES, 74 % de la consommation d’eau et 76 % de la contribution à l’épuisement des ressources abiotiques ». Le « reste » des impacts sont répartis entre 5 autres pôles, la fabrication des équipements réseaux et celle des centres informatiques d’une part, et les phases d’utilisation des équipements utilisateurs, des réseaux et des centres informatiques d’autre part. (C’est encore plus vrai pour la France, voir l’étude INum 2020 du Green IT.)
De cette information il faut en conclure que la première façon d’agir fortement et rapidement est d’éviter la fabrication de nouveaux équipements utilisateurs. De plus en agissant ainsi, on limite aussi d’autant l’impact de nos appareils pendant la phase de fin de vie (le meilleur déchet étant toujours celui que l’on ne produit pas) et de nombreux impacts sociaux (enfants dans les mines, guerres, etc).
CND – Parcours 5 – Activité 1 – « En quête de solutions » – Fiche « Actions pour agir »
Nous, les citoyens et citoyennes, malgré toutes nos bonnes volontés, sommes prisonnier·e·s de logiques commerciales qui s’imposent à nous. Nous pouvons et devons agir pour que changer les règles en exigeant des gouvernements qu’ils fassent :
Avant d’acheter (ou de racheter) un appareil neuf…
Acheter responsable (puisque c’est indispensable…)
Allonger la durée de vie des équipements
Par manque de données, le périmètre de la fin de vie est souvent peu intégré dans les ACV (analyses de cycle de vie) du numérique. Pour autant les impacts sont bien réels. Agissons en conséquence.
Limiter le streaming
Naviguer sur internet
Cette liste de 60 propositions, extraite des ressources et outils pédagogiques proposés par le projet CND, est disponible au format PDF via ce lien… [PDF – 4 pages – 1,1 Mio]
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Afin de mieux situer quelques objets numériques et actions quotidiennes, en regard de leurs impacts en termes de production de gaz à effet de serre [GES], l’illustration ci-dessous vous donne la production de CO2 éq. pour quelques modes de transports et des repas « types », que l’on peut ensuite comparer à l’impact de la fabrication des ordinateurs et smartphones d’une part, et de quelques actions numérique d’autre part.
La production de CO2 éq est donnée sur base d’une analyse de type « cycle de vie », qui inclus tous les aspects d’un produit, de la « naissance » à la « mort ». (Voir l’encadré ci-dessous pour les explications complémentaires.)
On remarquera par exemple, qu’avec l’émissions de 35 g de CO2 éq lors de l’envoi d’un seul mail avec une pièce jointe (généralement estimée à 1 Mio), cela représente un impact équivalent à un passager qui parcours 9,5 km en TGV… Autrement dit, s’abstenir d’envoyer 1 mail avec une pièce jointe à 56 personnes permet d’économiser un « budget carbone » qui vous permettra, en « échange », de faire un aller/retour Bruxelles/Paris (264 km) en TGV !…
Le bilan GES est construit sur une approche « cycle de vie ». Il intègre plusieurs phases liées à l’activité associée au facteur d’émissions. Par exemple, pour un kilomètre en voiture, le bilan GES comprend les émissions directes dues à la combustion de l’essence ou du gazole, mais aussi les émissions qui viennent de l’extraction et du raffinage du combustible, de son transport et sa distribution ainsi que celles liées à la fabrication de la voiture.
Source : « Chiffres clés du climat – France, Europe et Monde » (2021) – Annexes, page 83
Le tableau ci-dessous vous donne l’ordre de grandeur de « l’impact positif », en termes de réduction des émissions de GES, pour quelques actions visant à changer votre comportement, actions auxquelles vous pourriez décider de souscrire, que ce soit ponctuellement ou dans votre quotidien.
Pour les rendre plus parlantes, les actions sont également rapportées à une distance effectuée en voiture…
Le tableau permet également de se rendre compte que certaines actions peuvent avoir un impact assez important, et que ce ne sont pas toujours celles auxquelles on pense de prime abord !…
Les valeurs de ce tableau proviennent de différentes sources et elles dépendent d’un nombre incalculable de paramètres. Les résultats peuvent être très variables d’un individu à l’autre, et ne sont donc que des moyennes. Il est important d’avoir conscience des limites de cet exercice de synthèse, et les chiffres doivent être considérés comme des ordres de grandeur. Il faut également garder à l’esprit que ce tableau ne traite que des gaz à effet de serre. La hiérarchisation n’indique en rien que les actions à moindres impacts en termes de GES ne provoquent pas d’autres problèmes environnementaux (production de déchets, perturbation des écosystèmes, etc) et sociaux.
Source : « Conscience Numérique Durable » – Livret d’information, chapitre 10 : Crise climatique et énergie, page 61
Dans ses livres « Sobriété numérique – Les clés pour agir » et « Tendre vers la sobriété numérique », Frédéric Bordage attire notre attention sur les « fausses bonnes idées » en matière d’actions pour réduire notre empreinte avec le numérique.
En effet, certaines actions dites “positives”, qui sont par ailleurs souvent proposées sur la toile, comme “utiliser un moteur de recherche écolo” ou “vider sa boite mail”, n’ont en fait que très peu d’impact positif, voire ont carrément un impact négatif qui accroît notre empreinte environnementale
Il ne faut donc pas se tromper de cible…
Utiliser un moteur de recherche écologique
Contrairement à une idée très répandue, il n’existe pas de moteur de recherche « écolo ». C’est du pur greenwashing. En effet, ces moteurs dits « écolos » ne sont pas des moteurs, mais de simples habillages des résultats de recherche de Google, Yahoo ou Bing. Or, cet habillage nécessite d’ajouter des serveurs supplémentaires devant les précédents. Les moteurs de recherches « écolos » n’enlèvent donc pas des impacts, ils en en ajoutent ! Le fait qu’ils compensent les émissions de gaz à effet de serre (GES) de leurs serveurs en plantant des arbres n’est pas suffisant pour revendiquer une meilleure performance environnementale, car les nombreux impacts additionnels ne peuvent être contrebalancés. C’est le cas de l’épuisement des ressources abiotiques, de l’acidification du sol et de l’eau, de l’eutrophisation de l’eau, et de beaucoup d’autres.
Par ailleurs, le gros des impacts d’une recherche a lieu du côté de l’internaute. Des impacts que ces « moteurs » ne compensent pas. En revanche, rien ne vous empêche de capturer toutes vos émissions annuelles de GES (de 8 t à 12 t par Français) une bonne fois pour toutes. Il suffit pour cela de financer directement des projets de compensation pilotés par des organisations non gouvernementales !
« Sobriété numérique – Les clés pour agir » – Frédéric Bordage, Buchet-Chastel, 2019 – Pages 184 & 185
Les autres « fausses bonnes idées » analysées par Frédéric Bordage dans son livre sorti en 2019 sont les suivantes :
Dans « Tendre vers la sobriété numérique », publié en 2021, il y ajoute (page 44) deux « gestes à oublier » :
À nuancer cependant : pour Frédéric Bordage, certains gestes comme « utiliser les favoris » ou « changer la résolution de la vidéo », s’ils n’ont pas un impact totalement nul, il les considère comme « dérisoires » au regard d’autres gestes (cités plus avant dans les livres) qui auront un effet nettement plus « rentable », comme doubler la durée de vie des équipements, voir même « refuser » de s’équiper si ce n’est pas absolument indispensable. Ou encore éteindre sa box internet et le boîtier TV dès que l’on ne s’en sert pas (durant la nuit, lorsqu’on est absent du domicile,…) ou limiter l’usage du cloud, surtout en 5G.
Quant aux mails, il est certain que « mieux vaut ne pas en envoyer et remplacer les pièces jointes par un lien vers un site de partage/téléchargement » dès qu’il y a plus d’un destinataire pour un mail avec une ou des pièces jointes. Notons aussi qu’envoyer ses mails au format TXT (texte brut) plutôt qu’en HTML, réduit le « poids » de ceux-ci d’un facteur 4 ! Encore un “petit” geste mais qui, mails après mails, aura un “petit” impact positif… Et pour en terminer avec les mails, toujours pour réduire son empreinte, nous ne pouvons que conseiller d’utiliser un client de messagerie, soit un logiciel spécifique, comme Thunderbird sur votre PC ou K-9 Mail sur votre tablette/smartphone Android, plutôt qu’un webmail.
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L’ADEME3) française a publié un petit guide de 24 pages, intitulé « La face cachée du numérique – Réduire les impacts du numérique sur l’environnement » – La version de janvier 2021 est disponible en ligne au format PDF [612 Kio]
Le blog Verdana Mano propose un dossier très complet intitulé « Contre la pollution numérique : la sobriété ».
Vous y trouverez plusieurs articles, un ebook et des fiches pratiques, dont :
En décembre 2019, l’ADEME avait également publié un petit guide (10 pages) intitulé « Les impacts du smartphone – Un téléphone pas si “smart” pour l’environnement » – Il est toujours disponible et peut être obtenu gratuitement en ligne au format PDF [752 Kio]
La revue Passerelle a consacré un numéro à la question des « Low Techs » avec son n° 21 intitulé « Low tech : face au tout-numérique, se réapproprier les technologies ». En un peu plus de 200 pages, elle fait un tour assez complet de la question en abordant, en 3 parties, les enjeux sociaux, environnementaux et politiques. Avec une bonne trentaine d’articles et encadrés, riches des contributions de 31 auteurs, on a assurément entre les mains de quoi alimenter la réflexion…
Ce numéro est encore disponible en version papier dans toutes les bonnes librairies (début 2022), mais, et c’est à souligner (!), il est également possible de l’obtenir librement en le téléchargeant via le site de la « Communauté des sites ressources pour une démocratie mondiale » (Coredem), tant en version PDF qu’en version epub.
Du côté des livres qui abordent les questions de sobriété numérique, s’il fallait en choisir 3 parmi la liste disponible sur le wiki, nous ne pouvons que vous conseiller de commencer par ceux-ci :
Ils sont tous les trois très abordables, agréables à lire et peuvent être mis entre toutes les mains !
Vous souhaitez approfondir le sujet après avoir lu ces trois premiers ouvrages ? Alors les trois suivants pourront très certainement répondre à vos attentes :
Vous trouverez encore d’autres ouvrages sur cette page :
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