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Vivre sur terre - Comment dépasser le nihilisme contemporain
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Caractéristiques | |
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Auteur | Julien Lebrun |
Éditeur | L'Harmattan |
Collection | Questions Contemporaines |
Date de parution | 05/02/2019 |
Langue | FR |
Nombre de pages | 230 |
Format | 13 x 20 cm |
EAN | 978-2343161112 |
ISBN | 2343161119 |
Page Web (éditeur) | Vivre sur terre |
Présentation par l'éditeur
En ce début de 21e siècle, malgré les catastrophes écologiques annoncées, aucun changement majeur n'a été mis en place. Nous semblons incapables de prendre en compte ce que les scientifiques ne cessent de nous répéter. Cette inertie ne s'explique pas par l'absence de solutions. Cette passivité repose en réalité sur notre conception du monde. Depuis l'avènement de la science moderne, nous percevons notre environnement comme un support inerte, taillable et corvéable à merci. Notre modèle social repose ainsi sur le déni d'une réalité pourtant évidente : nous n'existons pas sans environnement. Reprendre conscience de ce que nous sommes – comme du monde dans lequel nous vivons – constitue donc l'enjeu majeur de ce siècle. Il est temps de réapprendre à vivre sur terre.
L'auteur
Julien Lebrun, philosophe spécialisé en bioéthique est professeur à Bruxelles. Il enseigne depuis 15 ans à des élèves en rhétorique.
Table des matières
(Introduction)
I. La colonisation de notre imaginaire
1. Le grand aveuglement
2. L’accumulation comme idéal
3. La déresponsabilisation comme norme sociale
4. Esclave de la marchandise
5. L’étique du marché
6. La corruption du sans commun
7. Un imaginaire mortifère
II. La révolution de l’esprit
1. Vivre sur terre
2. Le nihilisme en occident
3. Dépasser le nihilisme contemporain
4. Le développement durable, prolongement du nihilisme contemporain
5. L’économie comme horizon
6. La liberté comme idéal
7. Le sens comme finalité
Notes de lecture
Introduction
Ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent croire que l’avenir des hommes peut être différent de celui qu’on nous annonce pour demain. Il s’adresse à tous ceux qui refusent l’inéluctable, qui aspirent à un monde meilleur où les cataclysmes seraient évités. Nous ne sommes pas condamnés à subir le changement climatique, la plastification de nos océans, la pollution de nos corps et de nos cerveaux, l’extinction massive de la faune ou le saccage généralisé de notre environnement.
[…]Comme le démontre l’histoire de l’humanité, nous disposons de toutes les aptitudes nécessaires pour explorer les chemins de traverses. Mais ces facultés, indispensables au changement, sont aujourd’hui entièrement mobilisées pour perpétuer le modèle en place, pour poursuivre la logique mortifère des marchands, uniquement préoccupés par l’augmentation des ventes, peu importe les conséquences.
C’est ainsi que les publicitaires utilisent leurs talent et leur créativité pour nous inciter à consommer toujours davantage quels qu’en soient les coûts ; que les ingénieurs mettent leur intelligence au service du « toujours plus » alors qu’ils pourraient – et devraient – œuvrer au « toujours moins » ; ou que les consommateurs se contentent d’exercer leur liberté – en choisissant parmi les innombrables gadgets offerts par la société de consommation – sans utiliser cette faculté pour remettre en cause le monde dans lequel ils vivent.
[…]La distance qui nous sépare d’Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche de notre planète, est supérieure à 4 années-lumière. Pour prendre la mesure de notre isolement, il faut saisir l’infinité de l’espace, l’immensité de vide et de mort qui nous sépare de ce système stellaire. En équipant nos vaisseaux des meilleures techniques de propulsion, il faudrait 70 000 ans pour parcourir les 39 000 milliards de km qui nous sépare d’Alpha du Centaure.1) 2)
Assimiler cette distance incommensurable implique d’intégrer ce fait indubitable. Il est temps de rappeler qu’un autre monde est possible mais qu’il ne pourra pas advenir sans notre concours. Car le discours ambiant continue à promouvoir la croissance – qu’elle soit durable ou non – alors que nous vivons une crise de la surconsommation. En d’autres termes, il persiste à considérer notre environnement comme un milieu inerte, taillable et corvéable à merci, et oublie ce faisant qu’il n’y a pas – et qu’il n’y aura pas avant des siècles ou des millénaires – d’alternative à la terre.
[…]Il n’y a pas d’un côté une nature à exploiter et de l’autre un univers humain autonome et indépendant. Notre existence est intimement liée à notre environnement. Notre planète est notre unique espoir. S’il n’y a aucune alternative à la terre, les alternatives à nos modèles sociaux, politiques ou économiques sont, en revanche, nombreuses et multiples.
Ceux qui prétendent qu’il n’y a pas d’autre horizon – hormis celui de la perpétuation du modèle en place – renient cette créativité qui a permis aux hommes, depuis leurs origines, de « modeler » les structures sociales pour s’adapter à leur environnement. Ils utilisent leur intelligence à mauvais escient pour défendre leurs acquis et leurs privilèges et oublient, ce faisant, que notre environnement constitue « La » condition de notre existence. Il est temps de propager ce message profondément optimiste et rempli d’espoir. Il est temps de redonner sens au monde.
Ce texte est donc une invitation à la liberté. […] Être libre, ce n’est pas choisir sa voiture ou la destination de ses prochaines vacances. Être libre, c’est décider sans contrainte des grandes orientations de notre vie en assumant les conséquences de nos choix. La liberté à donc un prix : la conscience de nos actes.
(Introduction) – Pages 7 à 10
3. La déresponsabilisation comme norme sociale
Le grand aveuglement constitue donc une des conditions d’existence essentielle à la survie et à la pérennité des sociétés de consommation. Car pour perpétuer la croissance, il est nécessaire de dissocier tous les produits de leur image négative en les associant à des représentations positives. En d’autres mots, il est indispensable de rendre désirable l’indésirable.
C’est ainsi que tout est mis en œuvre pour travestir notre imaginaire afin que le produit soit spontanément assimilé à ses propriétés attrayantes et attractives. Quant aux aspects déficitaires, ils sont systématiquement niés, évincé, réduits à néant, contribuant à aggraver toujours un peu plus notre cécité.
Partie I – 3. La déresponsabilisation comme norme sociale – Page 44
Quand nous utilisons notre iPhone, ce qui nous vient immédiatement à l’esprit ce ne sont pas ces usines où sont confectionnées 24 heures sur 24 les puces électroniques et où sont assemblés les téléphones dans des conditions de travail dignes du 19ème siècle. Ce ne sont pas non plus les guerres directement induites par l’exploitation des « minerais de sang » indispensables à la fabrication des téléphones portables qui sévissent en République Démocratique du Congo. Même si nous connaissons cette réalité, il n’en reste pas moins que, dans notre imaginaire, ces faits ne sont pas instantanément associés à l’iPhone. Ils ne déterminent pas vraiment son identité malgré qu’ils soient déterminants dans sa conception.
Partie I – 3. La déresponsabilisation comme norme sociale – Pages 46 à 48
Qui finance ces politiques de marketing, ces campagnes publicitaires, ces pressions diverses exercées sur nos consciences pour nous amener à jeter et à consommer, pour faire de nous des êtres perpétuellement insatisfaits de ce qu’ils possèdent ? Ce sont les consommateurs eux-mêmes. Chaque produit acheté sert directement au financement de cette vaste entreprise de dévalorisation de nos objets et de nos existences.
Que penser d’une société dont le principal objectif est de rendre les gens insatisfaits ? Que penser d’une société d’une société qui est obligée, pour atteindre ce but, de nier ce qu’elle contribue pourtant à réaliser : la destruction pure et simple de la vie sur terre. Nous sommes esclaves de nos désirs, de nos envies, nous sommes esclaves des marchandises et il est temps de comprendre que cette réalité ne constitue pas une fatalité.
Partie I – 3. La déresponsabilisation comme norme sociale – Pages 52 & 53
5. L’étique du marché
L’addiction ne constitue donc pas une pratique déviante de notre modèle économique puisqu’elle contribue directement à l’augmentation des ventes […]. Cette pratique constitue l’essence d’un paradigme social fondé exclusivement sur « l’étique du marché », même si cela suppose de nier les externalités, même si cela suppose de vivre dans le grand aveuglement.
C’est pourquoi les entreprises les plus florissantes en termes de valorisation boursière sont celles qui parviennent à créer une addiction ou à profiter d’une assuétude déjà existante. En 2014, on retrouvait ainsi, à la tête du classement mondial des sociétés les mieux cotées en bourse, Apple avec un poids de 469 milliards de dollars3), suivi par Exon Mobil (ce professionnel du pétrole dont nos économies sont plus que dépendantes) et Microsoft (un autre spécialiste de l’obsolescence et de l’addiction4)).
4 ans plus tard, la valeur boursière de la société à la pomme dépassait les 1000 milliards de dollars toujours suivie par Microsoft5) et par un nouveau venu, le spécialiste des achats en ligne, Amazon.6) Attendre un changement volontaire et radical de la part des acteurs économiques est donc illusoire. Non qu’ils soient de mauvaise volonté mais ces acteurs économiques sont mus par des valeurs opposées au changement nécessaire.
Jamais, ils ne mettront en œuvre spontanément – ou ne favoriseront de leur propre chef – une transformation de ce modèle productif. Au contraire, ils ont tout intérêt à présenter ce modèle comme la voie à suivre. Quitte, pour ce faire, à corrompre le sens commun. La corruption du sens commun constitue donc leur modus operandi.
Partie I – 5. L’étique du marché – Page 78
Suite à rédiger…
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