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Lettre aux ingénieurs qui doutent
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Caractéristiques | |
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Auteur | Olivier Lefebvre |
Éditeur | L'échappée |
Collection | pour en finir avec |
Date de parution | 05/05/2023 |
Langue | FR |
Nombre de pages | 144 |
Format | 12 x 19 cm |
EAN | 978-2373091397 |
ISBN | 978-23-730-9139-7 |
Page Web (éditeur) | Lettre aux ingénieurs qui doutent |
Présentation par l'éditeur
Si je m’adresse aux ingénieurs, c’est parce que je les connais bien. Je suis – ou j’étais ? – l’un d’entre eux. Artisans d’un devenir technologique qui façonne nos existences et structure nos sociétés, ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à ressentir de la dissonance cognitive. Quelque chose en eux sait que leur travail creuse le sillon de trajectoires insoutenables pour nos vies et pour la Terre. Pourquoi alors n’y a-t-il pas plus d’ingénieurs qui désertent ? C’est la question que je me propose d’élucider dans ce livre, en me plaçant dans une perspective résolument politique. Il serait en effet plus que souhaitable, pour eux, mais aussi pour nous tous, qu’ils refusent de se résigner, qu’ils cessent de nuire au plus vite, et pour cela qu’ils s’évadent de leurs cages dorées.
L'auteur
Olivier Lefebvre vit à Toulouse. Il a travaillé pendant plus de dix ans dans le domaine de la robotique, qu’il a quitté en 2019 (il a témoigné de ce parcours dans le livre Merci de changer de métier de Celia Izoard, Éditions de la Dernière lettre, 2020).
Source : L'échappée
Table des matières
- La goutte d’eau
- Qui parle, et à qui ?
- La dissonance cognitive
- L’identité de l’ingénieur
- Une question d’argent ?
- La « pensée ingénieur »
- Une clôture des horizons
- L’aliénation en entreprise
- L’éthique de l’ingénieur
- La servitude volontairement
- Se soumettre pour être libre ?
- En guise de conclusion
Notes de lecture
La dissonance cognitive
La dimension politique du travail
[…] Le caractère politique du travail de l’ingénieur apparaît comme une évidence si l’on pense selon un enchainement de deux propositions élémentaires. La première proposition est l’ingénieur développe la technologie. […]
La seconde proposition est que la technologie est politique. Elle peut sembler moins évidente, car l’idée que la technologie serait neutre, c’est-à-dire ni bonne ni mauvaise en soi, est largement dominante dans nos sociétés. Selon cette conception, les objets technologiques seraient de simples outils, des instruments dont les effets sociaux dépendraient essentiellement de l’usage qui en est fait. Penser la technologie se réduirait donc à encadrer ses usages afin de se prémunir de ses effets indésirables.
Cette conception dite « instrumentale »1) de la technique omet l’analyse des effets structurels des technologies, avec pour conséquence une dépolitisation de la question technique : in fine, c’est l’individu qui serait le seul responsable de leurs effets, selon qu’il en fait bon ou mauvais usage. […]
La manière dont l’automobile a progressivement façonné les paysages et l’organisation des villes, la façon dont elle a structuré les manières d’habiter et les modes de vie dans leur ensemble, illustre parfaitement la notion de système sociotechnique, qui s’oppose à une conception instrumentale de la technique : la société s’adapte au développement d’un système technique qui détermine une trajectoire orientant ses futurs choix.
Dans le cas de l’automobile, cette adaptation se matérialise notamment dans les infrastructures routières, la filière industrielle de production, (et l’organisation économique et sociale qui en découle), l’essor des banlieues résidentielles, etc. […]
Ces transformations des modes de vie et cette structuration du fonctionnement social par les technologies constitue les effets politiques de la technique. Pour reprendre la formule de Langdon Winner : « Les objets technologiques ont une politique ». Si l’on pense aux profondes transformations sociales provoquées aujourd’hui par l’essor du numérique, on mesure que les effets produits par les technologies sont plus importants que ceux des politiques gouvernementales. Le paradoxe est que les choix technologiques ne font l’objet d’aucun débat démocratique !
La dissonance cognitive – Pages 33 à 36
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