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Rarement une nouvelle technologie aura soulevé autant de passions, avant même son implantation, que le développement de la téléphonie mobile de cinquième génération, dite 5G. Suscitant les pires craintes sur les plans sanitaire et écologique ou en matière de sécurité et de surveillance pour les uns, elle constitue pour les autres une véritable révolution ouvrant tout un monde de possibilités. Comment faire la part des choses? C’est là l’exercice auquel s’est prêté le collectif AtÉcoPol, pour qui la 5G est d’abord et avant tout un cas d’école de la course en avant technologique et de l’obsolescence programmée. En montrant les limites d’une approche strictement technocratique pour évaluer cette technologie imposée, le collectif nous rappelle que le débat entourant la 5G soulève l’enjeu de la nécessaire appropriation démocratique des choix technologiques. La question de la technique est d’abord une question politique.

Collectif sous la direction d’Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières.
Aurélien Berlan est docteur en philosophie, chargé de cours à l’université Toulouse Jean-Jaurès. Guillaume Carbou est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux. Laure Teulières est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Toulouse Jean-Jaurès. Tous trois sont membres de l’AtÉcoPol, collectif de chercheuses et de chercheurs réfléchissant à la question écologique.

L’AtÉcoPol a également publié Greenwashing - Manuel pour dépolluer le débat public en mars 2022.

• Avant-propos

1. Qu’est-ce que la 5G ?
2. Pourquoi la 5G ?
3. Les impacts écologiques de la 5G
4. Risques sociaux et géopolitiques de la 5G
5. Risques de la 5G pour la santé
6. La 5G va-t-elle augmenter l’exposition aux ondes électromagnétiques
7. Risques cancérigènes des ondes électromagnétiques
8. Risques d’électro hypersensibilité (EHS)
9. Risques des ondes et de la 5G pour la santé, un exemple de fabrique du doute ?

• Conclusion : Pour une mise en débat démocratique des choix technologiques

La croissance économique

Conformément au dogme économiste qui fait office de boussole pour la majorité des dirigeant·es du monde, il s’agit de tenter de relancer la croissance économique, qui se nourrit en effet d’innovations technologiques. […]

Le développement de la 5G pour l’internet des objets, les villes intelligentes ou les voitures connectées se comprend en effet dans un projet de numérisation des activités humaines, c’est-à-dire « la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie », […]

Les discours technophiles enthousiastes […] doivent donc être pris au sérieux : il s’agit d’un avenir possible, conforme à la nécessité pour le système capitaliste de créer de nouveaux marchés et d’éviter ainsi l’effondrement (c’est le syndrome de la reine rouge de Lewis Carrol, qui doit toujours courir pour rester à la même place).

Chapitre 2. Pourquoi la 5G ? – Pages 30 & 31

Il y a en effet quelque chose de nouveau avec la 5G : la prise de conscience enfin généralisée des limites planétaires, actée dans l’accord de Paris en ce qui concerne le climat, oblige les gouvernements à prendre en considération les conséquences écologiques (ou du moins climatiques) des innovations technologiques. Pour l’instant, cette prise en considération se cantonne aux grands discours, mais il s’agit d’un levier d’action dont la société civile peut user. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 3, les discussions techniques sur un gain prétendu d’efficacité énergétique permis par la 5G sont un écran de fumée qui essaie de cacher l’une des principales raisons d’être de la 5G, si ce n’est la principale : le soutien aveugle à la croissance économique, par la production de nouveaux objets inutiles et la création de faux besoins, dans une gabegie obscène de consumérisme effréné et de dépenses énergétiques. Le modèle économique attendu de la 5G, basé sur un marché de données personnelles désormais monnayable, rejoint également une dérive sécuritaire de nos sociétés, décrite comme un capitalisme de surveillance (chapitre 4). Le problème avec la 5G, porte donc moins sur le domaine technique que sur le monde qui va avec, ce qui constitue une question éminemment politique.

Conclusion : Pour une mise en débat démocratique des choix technologiques – Pages 130 & 131

Suite à rédiger…

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• Vortex - Faire face à l'Anthropocène
• Ralentir ou périr - L'économie de la décroissance
• 5G, mauvaises ondes
• Le Monde sans fin (Roman graphique)
• Atlas de l’Anthropocène - 2e édition actualisée et augmentée
• L’impératif de la sobriété numérique - L’enjeu des modes de vie
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